Marie Stuart, reine d’Écosse, fut au cœur des luttes politiques et religieuses du XVIe siècle. Déchue et emprisonnée par Élisabeth Ière, elle fut accusée de complots et exécutée en 1587, devenant une figure martyre du catholicisme. Son destin tragique incarne les tensions entre foi et pouvoir.
Retracer le destin de Marie Stuart, première reine décapitée de l'histoire moderne, revient à relater la chute tragique d'une souveraine contrainte à l'exil, puis exécutée dans le pays où elle avait cherché refuge.
Marie Stuart (1542-1587) est une reine, dont la vie fut particulièrement marquée par les intrigues politiques et religieuses de son époque. Reine d'Écosse au bout de 7 jours de vie, sans même pouvoir marcher ni comprendre le poids de la couronne, elle devint également reine consort de France par son mariage avec François II. Cependant, la mort prématurée de son époux lui fit perdre ce titre à l'âge de 18 ans. Elle revendiqua également le trône d'Angleterre en tant que petite-fille de Marguerite Tudor, soeur d'Henri VIII.
De retour en Écosse, elle affronta un pays déchiré par des tensions religieuses entre catholiques et protestants. Ses choix personnels, comme son mariage avec Bothwell, furent perçus comme un scandale, alimentant des accusations de meurtre et d'adultére.Catholique dans un contexte dominé par l'expansion du protestantisme, elle fut contrainte d'abdiquer en 1567 pour trouver refuge en Angleterre, où sa cousine Élisabeth Ière, craignant les intrigues dynastiques et religieuses, la fit emprisonner.
Le fils de Marie Stuart, Jacques VI d'Écosse, et futur Jacques Ier d'Angleterre, se trouva confronté à un dilemme complexe auprès d'Élisabeth. Pour tenter de sauver Marie, il choisit ne pas agir. En tant que roi d'Écosse, il devait maintenir un équilibre fragile dans un royaume déjà divisé. Soutenir sa mère, perçue comme une martyre catholique et une ennemie des protestants, aurait risque de déclencher des troubles internes. De plus, Jacques aurait aspiré à succéder à Elisabeth Ière sur le trône d'Angleterre. Toute opposition ouverte à la reine aurait compromis ses chances d'hériter à cette couronne. Ainsi, Jacques opta pour la neutralité. La décision de Jacques de ne pas tenter de sauver sa mère l'éloigna émotionnellement d'elle, renforcant l'image tragique de Marie Stuart, abandonnée même par son propre fils dans ses derniers instants.
Accusée de complots et perçue tour à tour à la fois comme une meutrière et une héroine de la foi, Marie Stuart incarna ces tensions entre catholiques et protestants, Stuarts contre Tudors. Elle fut la prisonnière de la reine d'Angleterre pendant 19 ans avant d'être condamnée à mort pour complot.
La décapitation de Marie Stuart eut lieu le 8 février 1587 et reste un épisode tragique dans l'histoire européenne. Le matin de son exécution, Marie Stuart était vêtue d'une robe rouge, symbole du martyre catholique, et fit preuve d'un calme remarquable.
Dans la grande salle du château, devant un petit public composé de quelques témoins officiels et de gardes, elle récita ses prières et refusa les services d'un prêtre anglican. Elle pardonna à ses bourreaux avant de s'agenouiller et de poser la tête sur le billot.
L'éxécution fut maladroite puisque le burreau fit au moins 3 coups pour lui trancher la tête complètement, suscitant l'effroi des spectateurs. Sa tête fut mise en exposition sur un balcon proche où elle resta une journée.
Après sa mort, son corps fut inhumé à Reims, aux côtés de sa mère, de son oncle et de sa tante. En 1612, son fils, Jacques VI, devenu roi d'Écosse, puis roi d'Angleterre sous le nom Jacques Ier, a ordonné que son corps soit placé à l'abbaye de Westminster, à une dizaine de mètres du tombeau de sa cousine, Élisabeth Ière.
-
Liew15-12-2024chelou de poser une tête sur un balcon
-
Abysse15-12-2024J'attendais cet article avec IMPATIENCE MDR. Purée vraiment la fin :sob: