ホッブズ vous tire du berceau du jazz pour s'implanter chez les Nippons

 

ジャズの歴史

 

C’est une loi quasi-absolue aux côtés de la loi du plus fort ou de la loi de Murphy. La simple énonciation du mot « jazz » fait sonner quelques cloches autour de grands noms tels que Ray Charles, Duke Ellington ou encore Nina Simone. Né à la fin du XIXe, le jazz, originellement écrit sous l’appellation « jass », tire ses racines du blues, du ragtime ainsi que de chants traditionnels multiculturels. En effet, très loin de la scène japonaise, voire du podium asiatique, le jazz est né dans la Nouvelle-Orléans, alors que celle-ci est baignée de différentes cultures, puisque cet État du sud des États-Unis a connu une forte vague d’immigrations venant d’Europe, des Antilles et d’Amérique latine. Cependant, c’est aussi un État à forte population afro-américaine en raison de la forte tradition esclavagiste engrainée dans la culture des anciens États du Sud. 

 

日本のジャズ

 

Le jazz est connu pour sa forte tradition rythmique, son improvisation, la place distinctive des voix et le rôle majeur du saxophone, de la
basse, des instruments à percussion et, bien sûr, la tenue vestimentaire relevée de ses pionniers. Il est encore fortemment associté à la culture historique et musicale américaine. Cependant ce style s'est peu à peu popularisé, allant jusqu'à vaincre la violence des vagues de l'océan Pacifique pour atteindre cet archipel en face de la Californie : le Japon. Cet État impérial, allié à l'Allemagne et à l'Italie lors de la Seconde Guerre mondiale, a été défait par les États-Unis après une guerre sanglante du Pacifique, mêlant conquêtes d'îles et bombardements, dont les deux bombardements nucléaires de Hiroshima et Nagasaki, il subit alors une occupation américaine jusqu'en 1952. Lors de son occupation du Japon, les américains ont apporté énornément de leur culture dont le jazz, qui s'installera peu à peu dans la vie des citadins japonais en pleine découverte.

タリナイ・ソング

 

En réalité, les japonais avaient déjà eu vent de ce courant musical, bien avant l'arrivée des américains sur leur, jugé par la haute classe sociale et la bourgeoisie japonaise comme incompatible avec la culture et les valeures japonaises, voyant d'un très mauvais oeil cet américanisme populaire auprès des jeunes japonais. Malgré la tentative de quelques musiciens japonais d'adapter ce style étranger à la culture japonaise, notamment en y incluant des éléments de tradition et de folklore japonais, notamment à travers le travail des musiciens comme Ryoichi Hattori (v. photo),  Le pouvoir impérial fait donc fermer les établissements, les cafés et les centres faisant la promotion d'un tel courant à travers plusieurs ordonnances. Le jazz étant considéré comme un style musical traître, ennemi, après la Seconde Guerre mondiale, suite à la capitulation japonaise. C'est néanmoins après cette sombre période de l'histoire que le jazz japonais va connaître un succès...

 

生まれ変わった

 

C'est à la fin des années 1950 que le jazz va connaître un essor grandiose. La pianiste japonaise, Toshiko Akiyoshi (v. photo), a connu la guerre et avait comme ambition de rendre le jazz populaire dans son pays. Elle est remarquée par le très légendaire musiscien canadien Oscar Peterson, qui la pousse à suivre cette voie afin de rendre au jazz sa place de grande musique au sein de la société japonaise. Après des études brillantes à l'école de musique Berklee, à Boston, elle embrassa alors un succès énorme, en compagnie de son collaborateur et époux, le saxophoniste Lewis Tabackin. Ensemble, ils incoprporent énormément d'éléments culturels nippons et s'inspirent de très anciennes traditions japonaises, deux albums pour illuster cela : Kogun (孤軍) sorti en 1974, et Long Yellow Road (ロング イエローロード), sorti en 1976, ces deux albums ayant reçu une nomination des Grammy Awards chacun. La mécanique est en route, les engrenages tournent : le jazz prend une place véritablement importante au Japon, et le critique Teruto Soejima, amateur incondtionné de jazz ayant oeuvré activement pour la reconnaissance du jazz au Japon, a considéré que cela a ouvert la voie à d'autres musiciens japonais de jazz, en citer quelques uns ne seraient pas une perte de temps : Masahiko Togashi, Sadao Wanatabe ou encore Kaoru Abe.  

 

Scenery (シーナリィ)

 

Il est temps de vous donner mon impression personnelle du jazz japonais en vous partageant un album du légendaire Ryo Fukui que vous verrez ci-contre : Scenery. Il ne serait pas négligeable de vous signaler que cet album a été un succès au Japon, mais a été ignoré aux États-Unis, d'une part, parce que les américains considéraient le jazz japonais comme une copie ratée du jazz américain, d'autre part parce que cet album est sorti en 1976 ; le jazz est en plein essort au Japon, comme je l'ai dit plus au haut, mais connait une dépréciation aux États-Unis, qui se tournent vers le rock. Grand amateur de jazz, j'ai découvert cet album, Scenery en 2017, donc signé Ryo Fukui, qui nous a quittés en 2016. Je désirais vous partager cet album car il réflète, pour moi, tout le charme, l'originalité et le savoir-faire du jazz japonais. On y retrouve les éléments originels du jazz, notamment par un tempo fluide et la présence des percussions, mais on peut remarquer la prédominance du piano. Un autre point à noter : l'absence du saxophone, de la trompette ou de la flute, des instruments à vent clé du jazz. Il est donc possible de voir cet album comme le témoignant d'un jazz typiquement nippon, qui entend se démarquer de son ancêtre américain. Il convient de le rappeler, nous somles en 1976. Le jazz au Japon connait son essor et doit se détacher du jazz des États-Unis.

 

 

Le jazz japonais a su s'adapter à travers le temps aux changements de contexte politique et musical,
On y retrouve du hip hop, du RnB voire des éléments de lo-fi et de vaporwave aujourd'hui.

En vous invitant à vous creuser un peu plus ce style musical particulier,
DraftCity vous souhaite une bonne lecture! さようなら

 

• Hypure

  06-02-2022
  Fantastique, c'était super intéressant